Au nom du Ciel comme la Terre, Greenfaith RD.Congo renforce le plaidoyer international entrepris par Greenfaith Intarnational en disant :Stop aux projets pétroliers de TotalEnergies en Afrique de l’Est en invitant tous les croyants à la signature de l’appel. 

 

« Nous, croyants, demandons à TotalEnergies de mériter son nouveau nom »

 

À quelques jours de la COP26, Fletcher Harper, révérend, et Martin Kopp, écothéologien, deux cadres de l’ONG interreligieuse pour le climat GreenFaith, proposent cette réflexion alors que des croyants se mobilisent pour obtenir l’arrêt de projets pétroliers portés par TotalEnergies en Afrique. La manifestation de l’émergence d’un nouveau front d’acteurs religieux pour la justice climatique ?

« Nous, croyants, demandons à TotalEnergies de mériter son nouveau nom »

 

Des croyants et engages pour la justice climatique appellent TotalEnergies a stopper immédiatement les projets d extraction pétrolière « Tilenga », en ouganda et d oleoduc chauffe géant (EACOP) reliant la cote tanzanienne. Ils jeunent pour denoncer ces projets contraires aux objectifs de l Accord de Paris sur le climat. Laz Defense, 18 octobre 2021.GREEN FAITH/GREEN FAITH

Gouvernements, entreprises et grand public ont découvert le changement climatique il y a des décennies. La crise climatique présente un défi systémique de sortie rapide de la dépendance aux énergies fossiles, en premier lieu au Nord, dont la responsabilité historique est la plus importante. Elle constitue aussi une menace existentielle, en particulier pour l’Afrique, qui est le continent le plus vulnérable.

Une étude parue dans Nature (1) calcule que presque 60 % des réserves connues de pétrole et 90 % des réserves de charbon doivent rester dans le sol pour avoir une chance sur deux de ne pas dépasser un réchauffement moyen global de 1,5 °C. Selon l’Agence internationale de l’énergie, afin d’atteindre cet objectif fixé par l’accord de Paris, aucun nouveau champ pétrolier ne peut être développé passé 2021.iPourquoi lire La Croix ?La Croix privilégie le débat serein et approfondi, entre chrétiens et avec ceux qui ne croient pas ou croient autrement.+

→ DÉBAT. TotalEnergies peut-il sortir du pétrole ?Ce qui compte vraiment dans l’actualité

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Un rapport de l’Organisation météorologique mondiale indique que, d’ici à 2030, jusqu’à 118 millions de personnes vivant avec moins de 1,90 dollar par jour « seront exposées à la sécheresse, aux inondations et aux chaleurs extrêmes en Afrique si des mesures de réponse adéquates ne sont pas mises en place ».

Tilenga et EACOP, deux projets contraires à l’accord de Paris

Dans ce contexte, comment justifier le projet Tilenga, un nouveau champ constitué de 400 puits de pétrole, dont 132 au sein même de l’aire naturelle protégée des Murchison Falls, sur les bords du Lac Albert, en Afrique ? Comment oser faire passer les 1 443 km d’EACOP – qui serait le plus grand oléoduc chauffé du monde – à travers des espaces naturels riches en biodiversité et fragiles de pays parmi les plus vulnérables au changement climatique ? Menés à terme, Tilenga et EACOP permettraient l’émission d’environ 34 millions de tonnes de carbone par an.

→ EXPLICATION. L’Église se mobilise contre le plus gros projet pétrolier en cours

Enracinés dans la conviction fondamentale de la valeur de tous les êtres humains, de tous les êtres vivants et de la Terre, nous dénonçons ces projets comme inhumains, guidés par une quête du profit de court terme, piégés par un imaginaire de la production sans limite, oublieux de l’urgence à protéger la diversité du vivant et contraires aux objectifs de l’accord de Paris. À TotalEnergies de mériter son nouveau nom, en posant le geste fort de renoncer à tout nouveau projet fossile, à commencer par Tilenga et EACOP.

D’autant que ces enjeux écologiques sont liés à des enjeux sociaux. Plus de 100 000 personnes seraient expropriées et impactées par les travaux. Dès aujourd’hui, nous constatons des pressions inadmissibles sur les opposants locaux. Si à Paris, nos membres ont pu jeûner, déployer une banderole et être reçus par TotalEnergies, en Ouganda et en Tanzanie, certains ont été harcelés par les autorités. Lors d’une de nos actions pacifiques, des chefs religieux ont été poussés par la police hors de la route. La poursuite de projets extractivistes pose un vrai sujet de respect des droits humains.

Total était au courant des menaces pour le climat depuis 1971

Il y a plus encore. Les Amis de la Terre, l’Observatoire des multinationales et Survie ont montré les liens étroits entre l’État français et TotalEnergies, tandis qu’une étude publiée mercredi 20 octobre a mis au jour que la multinationale, au courant de l’impact des énergies fossiles sur le climat depuis 1971, s’est efforcée de minimiser les risques et de ralentir la prise de mesures par les pouvoirs publics.À lire aussi Ouganda : Total dans le piège de l’or noir

Le fossé qui sépare ce qui devrait être fait selon la science et l’action climat effective a conduit à un engagement croissant des acteurs religieux autour du globe. Les 17 et 18 octobre derniers, ce sont plus de 500 actions qui ont été tenues dans 43 pays, dans le cadre de la mobilisation « Religions pour la justice climatique ! » coordonnée par le Réseau GreenFaith International.

À New York, de jeunes militants juifs et des alliés interconfessionnels ont bloqué l’entrée du siège de BlackRock, le plus grand gestionnaire d’actifs financiers au monde, qui investit des milliards de dollars dans des projets liés au pétrole, au gaz et à la déforestation. Neuf jeunes juifs et des rabbins ont été arrêtés.

Mobilisation internationale es acteurs religieux

Au Royaume-Uni, pays hôte de la COP26, un groupe interconfessionnel a défilé jusqu’au 10, Downing Street à Londres, des églises ont accroché des banderoles revendiquant la fin des nouveaux projets d’exploitation de combustibles fossiles et un soutien financier généreux aux pays vulnérables. À Djakarta, en Indonésie, la plus grande mosquée d’Asie du Sud-Est a déployé une banderole appelant le gouvernement à mettre fin à la production de charbon. La cathédrale catholique adjacente et une grande église protestante voisine ont demandé à cesser la déforestation et à développer les énergies renouvelables.

→ ENTRETIEN. « Dans la transition écologique, les catholiques ont plus de pouvoir qu’ils l’imaginent »

Cette mobilisation interreligieuse de terrain, qui assume de cibler des politiques et des entreprises, est nouvelle. Elle vient s’appuyer sur les prises de position théologiques et spirituelles claires : détruire la vie sur la planète est contraire à toute foi.

Avec des dizaines de partenaires chrétiens, musulmans, bouddhistes, juifs, sikhs… nous avons engagé des débuts modestes. On se souviendra cependant, comme le disait le rabbin Gabriel Hagaï dans son adresse devant Total, que dans la Bible, c’est David qui triompha de Goliath.

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